Petite république ex-soviétique du Caucase de 4.5 millions d’habitants passant généralement sous les écrans radars des commentateurs, la Géorgie ne représente pas moins un enjeu géopolitique intéressant.  Le Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidzé a promis dimanche des représailles contre l’opposition après une manifestation la veille marquée par une tentative d’irruption dans le palais de la présidence, repoussée par la police. Des dizaines de milliers de Géorgiens pro-européens s’étaient rassemblés dans le centre de Tbilissi pour protester contre le gouvernement, jusqu’à minuit samedi, le jour où se déroulaient des élections locales, boycottées par plusieurs partis de l’opposition.
D’après la commission électorale, le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a obtenu la majorité dans toutes les municipalités en lice à l’issue de ce premier test pour cette formation politique depuis les législatives d’octobre 2024 qu’elle a officiellement remportées mais au prix de vastes fraudes.
Irakli Kobakhidzé avait auparavant qualifié la manifestation de samedi de « tentative de coup d’Etat », assurant qu’elle avait été « planifiée par des services de renseignement étrangers », sans les nommer, évoquant le principal parti d’opposition, le Mouvement national uni (MNU) de l’ancien président emprisonné Mikhaïl Saakachvili. Ce dernier, qui purge une peine de 12 ans et demi de prison pour notamment abus de pouvoir, avait demandé à ses partisans de manifester pour ce qu’il jugeait être la « dernière chance » de sauver la démocratie géorgienne. La Géorgie est retournée dans l’orbite du Kremlin sous la houlette du régime actuel, qui a notamment imposé une loi dite « russe » permettant de faire fermer les ONG dès qu’elles reçoivent un peu d’argent de l’étranger, sachant qu’être financé par de riches Géorgiens est exclu ; un contrôle fiscal est si vite arrivé…