Donald Trump a-t-il lâché l’Ukraine lors de l’entretien, vendredi dernier, dans le Bureau Ovale, avec Volodymyr Zelensky ? Ce qui fuite, trois jours plus tard, semble bien inquiétant puisque, comme évoqué par le Financial Times et confirmé par des sources américaines, l’entretien s’est presque aussi mal passé, avec cris et jurons, qu’en février dernier, la différence étant que là c’était à huis-clos. Un revirement étrange, puisqu’il y a dix jours, Donald Trump, ou son double, ou la partie droite de son cerveau qui avait oublié de prévenir la partie gauche, avait estimé que l’Ukraine pouvait gagner la guerre, que l’armée russe était un « tigre de papier » et que son économie s’effondrait. Un revirement total, dans la perspective du sommet à Budapest avec Vladimir Poutine. Donald Trump affirme que Vladimir Poutine a menacé de « détruire l’Ukraine » si un accord de cessez-le-feu conforme à ses exigences n’était pas signé.
Problème, Donald Trump prétend que ces exigences se limitent au contrôle du Donbass, région désormais détruite et dépeuplée, alors que tout indique qu’il veut bien plus, le contrôle intégral des cinq régions annexées, la chute du régime à Kiev et le désarmement du pays. Ces exigences folles, avec notamment l’abandon de la ceinture de forteresse sur laquelle son armée se casse les dents, et la prise de contrôle de territoires qu’il ne contrôle pas, peuvent-elles être acceptées par la Maison Blanche, à rebours de tout ce que Donald Trump affirmait récemment, et des positions de « l’Etat profond » sécuritaire américain ? Le président américain s’est contenté, dimanche, d’évoquer un accord fondé simplement sur un gel de la ligne de front sur les positions actuelles. Toujours est-il que, autre élément inquiétant, le Kremlin a divulgué lundi après-midi un compte-rendu de l’entretien quelques heures auparavant entre Sergueï Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères, et son homologue américain, Marco Rubio, selon lequel ils ont discuté « des mesures concrètes possibles pour mettre en œuvre les accords conclus lors de la conversation téléphonique entre les deux présidents jeudi dernier. « Accords conclus ? ». Un détail, toutefois ; l’Ukraine semble en mesure militairement de refuser ce que Washington pourrait vouloir lui imposer, sauf chantage nucléaire de Moscou…
2 réponses
Il faut se concentrer sur ce que fait Trump, pas sur ce qu’il dit. Sans doute une vieille technique d’homme d’affaires, dans ses paroles, pour déstabiliser l’adversaire.
C’est ce qu’on fait ! mais même lui ne sait pas ce qu’il veut et ce qu’il fait exactement