Selon la dernière enquête du Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI), un dirigeant de TPE sur deux a une rémunération ne dépassant pas le SMIC au troisième trimestre 2025, pour 50 heures de travail hebdomadaire. Ce chiffre met en lumière le malaise profond qui ronge les petites entreprises françaises, véritables piliers de l’économie locale.
Toujours selon cette enquête, sur 1608 interrogés, la situation économique et morale des très petites entreprises se dégrade trimestre après trimestre. 92 % des dirigeants expriment un sentiment négatif (contre environ 72 % il y a deux ans), tandis que 59 % constatent une baisse de leur chiffre d’affaires (contre 54 % au trimestre précédent). Malgré ces chiffres, seulement 16 % envisagent de cesser leur activité d’ici la fin de l’année 2025.
La trésorerie reste un point noir : 55 % déclarent rencontrer des problèmes financiers, une proportion quasi inchangée malgré les alertes répétées des mois précédents. Pour survivre, 51 % des dirigeants s’appuient désormais sur le revenu de leur conjoint(e), et 26 % puisent dans leurs économies personnelles. Sur le plan de l’activité, 43 % jugent leur niveau inférieur à celui du troisième trimestre 2024. Le ralentissement économique s’ajoute à des difficultés de recrutement, mentionnées par une majorité d’entre eux, dont 45 % imputent le problème au poids des charges salariales.
Pour 45 % des interrogés, les charges salariales sont un problème pour recruter
La précarité devient la norme. Loin des débats politiques, cette « France des petits patrons » s’épuise entre charges écrasantes et sentiment d’abandon. Et sans elle, c’est une grande partie du tissu économique local qui risque de s’effondrer.
Une réponse
C’est un rappel que je fais systématiquement à ceux qui fustigent les « patrons rapaces » : en France, l’écrasante majorité des « patrons » ne sont pas B. Arnault ou V. Bolloré, ils sont le boulanger du coin, le plombier auquel on va demander d’intervenir en urgence, le cordonnier/serrurier qui va refaire une clé perdue… Et ceux-là galèrent autant, voire plus que des salariés.