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dimanche 9 novembre 2025

Fuite des cerveaux : un coût d’un milliard d’euros par an pour la France

Temps de lecture : 2 minutes

La Fédération Syntec, en collaboration avec Ipsos, vient de publier une étude inédite sur la fuite des cerveaux. Chaque année, le départ à l’étranger d’environ 15 000 jeunes diplômés très qualifiés formés en France coûte près d’un milliard d’euros à l’État, soit l’équivalent des dépenses engagées pour leur formation.

L’étude révèle que 10 % des jeunes ingénieurs et 15 % des diplômés de management s’expatrient, avec des taux particulièrement élevés à Polytechnique (19 %) et Centrale Supélec (17,4 %). La tendance est en forte progression : la quantité d’expatriés titulaires d’un diplôme d’ingénieur a augmenté de 23 % en dix ans. Pire encore, 57 % des talents interrogés envisagent une expatriation dans les trois prochaines années, dont 21 % de manière sérieuse. Les destinations les plus attractives restent le Canada, la Suisse, les États-Unis et l’Allemagne.

Si la mondialisation contribue à ce phénomène, plusieurs facteurs internes à la France accentuent la fuite des talents. Lorsque les travailleurs les plus diplômés sont interrogés sur les trois principaux inconvénients de travailler en France, 69 % citent la fiscalité trop élevée et le niveau de rémunération trop faible. Et nous pouvons les comprendre : le salaire médian d’un ingénieur français travaillant en France est de 58 888 euros, contre 87 000 euros en Allemagne, 118 000 euros en Suisse, 90 000 euros au Royaume-Uni, 73 000 euros au Canada et 160 000 euros aux États-Unis.

Plus largement, le climat de défiance est préoccupant : 70 % des talents estiment que la France est en déclin, 74 % s’inquiètent de la situation économique, et 81 % de la situation politique.

Face à cette situation, la France ne peut plus se permettre de laisser partir ses talents. Depuis des années, l’IREF tire la sonnette d’alarme sur cette fuite des cerveaux, qui menace directement la compétitivité et la prospérité du pays. Pour retrouver de l’attractivité aux yeux de ses talents, la France doit créer un environnement plus libre et favorable à leur épanouissement.

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4 réponses

  1. C’est un vrai problème pour le devenir du pays. La différence de rémunération doit être relativisée avec le coût de la vie, du logement … (cf la Californie, la Suisse, Londres…). Ce sont les opportunités et l’environnement du travail et les mentalités qui font la différence. Sans tenir compte du climat politique franco français hors sol.

  2. Moi qui croyais qu’il fuyaient les états unis suite à l’élection de Trump et la suppression de subventions !
    Pour ma part, je ne suis pas contre le fait de leur envoyer quelques uns de nos énarques.

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