L’excellence scientifique française ne cesse de s’exporter. Si la formation française demeure une référence mondiale, nombre de ses esprits les plus brillants réalisent leurs découvertes et bâtissent leur renommée au-delà de nos frontières.
Philippe Aghion, couronné lundi 13 octobre 2025 pour ses travaux d’économie, partage son temps entre le Collège de France et la London School of Economics. Michel Devoret, lauréat de la même année en physique, a enseigné à Yale avant un passage par l’université de Californie à Santa Barbara. Moungi G. Bawendi, primé en chimie en 2023, a construit une majeure partie de sa carrière à Harvard et au MIT. Anne L’Huillier, également distinguée en 2023, a quitté Saclay pour être aujourd’hui professeure à Lund, en Suède. Pierre Agostini, son compatriote co-lauréat du prix Nobel de physique, travaille désormais à l’université d’Ohio. Même constat pour Emmanuelle Charpentier, récompensée en 2020 du prix Nobel de chimie, qui dirige l’institut Max Planck à Berlin. Esther Duflo, prix d’économie 2019, a également bâti l’essentiel de son travail au MIT. Gérard Mourou, Nobel de physique 2018, fait la plupart de ses recherches à l’Université de Rochester et a enseigné de longues années à l’université du Michigan. Seuls Annie Ernaux, prix de littérature 2022, et Alain Aspect, lauréat de physique 2022, sont restés et ont construit l’intégralité de leur carrière en France.
Au total, huit des dix derniers lauréats français ont mené une partie significative de leur carrière à l’étranger.
Formés dans les plus grandes écoles françaises, ces chercheurs s’épanouissent dans les laboratoires les plus prestigieux, mais à l’étranger en majeure partie. Leurs succès attestent la qualité du système éducatif français, mais aussi sa difficulté à retenir ses talents. Un parallèle peut être fait avec la fuite des jeunes cerveaux français, énième preuve que la France peine à offrir à ses talents les conditions nécessaires pour s’épanouir pleinement sur son territoire.
2 réponses
Normal pour Annie Ernaux, elle est militante LFI ! On aimerait bien l’exporter cette petite dame mais personne ne va en vouloir.
Tout à fait d’accord… qu’on l’exporte!