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mercredi 19 novembre 2025

La Bolivie abandonne officiellement le socialisme et choisit le « capitalisme pour tous »

Temps de lecture : 2 minutes

Le 19 octobre 2025, la Bolivie tourne la page de deux décennies de socialisme étatique. Rodrigo Paz, sénateur de 58 ans, membre du Parti démocrate-chrétien et fils de l’ancien président Jaime Paz Zamora, a remporté l’élection présidentielle avec 55 % des voix, devançant l’ex-président Jorge Quiroga. Son triomphe marque la fin de vingt ans de domination du Mouvement vers le socialisme (MAS) d’Evo Morales, qui n’a recueilli que 3 % des suffrages au premier tour, le 17 août dernier. Ce résultat ouvre une nouvelle ère politique pour le pays andin.

Car le bilan économique du socialisme bolivien est très mauvais. Après une décennie de croissance entre 2004 et 2014, la situation s’est fortement dégradée. La production de gaz naturel, jadis moteur de l’économie, s’est effondrée, à cause d’un étatisme excessif. Les recettes publiques ont chuté de trois points de PIB depuis 2014, tandis que le déficit budgétaire atteignait encore 6,65 % du PIB en 2023. Les subventions aux carburants, gonflées à 4 % du PIB, ont aggravé la dérive. Quant à l’inflation, elle a culminé à près de 25 % en juillet 2025, un record depuis près de quarante ans. La dette publique a bondi à 86,7 % du PIB en 2024, entraînant la dégradation de la note souveraine par Fitch et Moody’s. En 2023, le PIB de la Bolivie s’élevait à 46,4 milliards de dollars, la plaçant au 9ème rang sur 12 parmi les pays d’Amérique du Sud. En termes de PIB par habitant, avec seulement 3 600 dollars en 2022, le pays se retrouve dernier de la région, derrière même le Suriname. Son indice de développement humain (IDH) a également chuté, atteignant la 118ème place mondiale sur 189 en 2021.

Face à ce désastre, Rodrigo Paz propose une rupture libérale intéressante. Défenseur d’un « capitalisme pour tous », il prône une réduction massive des dépenses publiques et le gel de l’activité des entreprises publiques déficitaires, tout en arrêtant les recrutements au niveau gouvernemental. Son programme vise également à laisser beaucoup plus de place aux entreprises privées et à encourager la libéralisation des exportations, symbole d’une plus grande ouverture au monde. Il soutient également la décentralisation budgétaire, en transférant davantage de compétences et de ressources de l’État vers les régions.

Le succès de Rodrigo Paz consacre le retour de la responsabilité budgétaire et d’une plus grande liberté pour entreprendre sur les terres boliviennes. Une victoire qui redonne espoir à tout un pays en quête de prospérité, après des années de collectivisme ruineux d’Evo Morales, grand ami de Jean-Luc Mélenchon. Par ailleurs, Javier Milei s’est félicité de la victoire de Paz sur X, rappelant que « la Bolivie va de nouveau s’ouvrir au monde, avec une orientation vers l’économie libre. »

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2 réponses

  1. J’étais en Bolivie en 2018 et les conversations avec les habitants et quelques chefs d’entreprise laissaient prévoir un tel scénario. Mais attention, la Bolivie est un pays où tous les coups sont permis, il y a 45 % d’électeurs qui ont voté contre ce président et parmi eux, tous les profiteurs et priviégiés plus ou moins corrompus, à tous les niveaux de la société, sur qui s’appuyait Evo Morales. Il était assez malin pour subventionner un terrain de foot artificiel pour un petit village, comme pour attribuer un poste important à ceux qui le soutiennent. Pour l’amusement, il faut savoir que la Marine bolivienne, qui n’a pas de débouché sur l’océan mais possède deux vedettes sur le lac Titicaca, est dirigée par 5 amiraux. Espérons qu’il ne se produise pas un coup d’État violent ou larvé, à la Vénézuélienne, qui redonnerait le pouvoir à cette oligarchie rapace, sous couvert de socialisme.

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