Les derniers chiffres publiés par Eurostat confirment une tendance préoccupante, car les capitaux quittent progressivement le continent européen. Le stock des investissements directs étrangers (IDE) détenus par des investisseurs résidents de l’Union européenne a atteint 9 309 milliards d’euros en 2024, soit une hausse de 1,5 % par rapport à 2023. Les États-Unis restent la principale destination de ces IDE, avec 2 673 milliards d’euros (28,7 % du total). Le Royaume-Uni occupe la deuxième place avec 1 813 milliards d’euros, représentant 19,5 %. La Suisse suit avec 778 milliards d’euros (8,4 %), devant le Brésil avec 276 milliards d’euros (3 %), et Singapour avec 250 milliards d’euros (2,7 %).
Dans le même temps, le stock des investissements étrangers au sein de l’Union européenne a reculé de 2,5 %, atteignant 7 038 milliards d’euros en 2024. Les États-Unis demeurent les plus gros investisseurs en Europe avec 2 180 milliards d’euros, soit 31 %. Cependant, il faut noter le fait que le nombre de projets d’investisseurs américains sur le Vieux Continent a diminué de 11 % par rapport à 2023 et de 46 % par rapport à 2021. L’Europe investit donc de plus en plus à l’extérieur tandis que le reste du monde réduit ses investissements sur son sol, signe d’un marché européen qui perd de son attractivité.
Cette tendance est confirmée par le rapport du cabinet d’audit financier EY, qui souligne que les projets d’investissement en Europe ont chuté à leur plus bas niveau depuis neuf ans. La faiblesse persistante de la croissance économique, les prix élevés de l’énergie et les tensions géopolitiques accentuent cette situation. Le nombre d’IDE en Europe a ainsi reculé de 5 %, passant de 5 694 projets en 2023 à 5 383 en 2024. Sur un panel de 500 entreprises interrogées, 37 % ont reporté, annulé ou réduit leurs projets d’investissement européens. Le nombre d’emplois créés par ces IDE a également diminué de 16 % en glissement annuel entre 2023 et 2024.
Comme l’a souligné Contrepoints, cette évolution s’explique également par une fiscalité européenne jugée trop contraignante, qui contribue à détourner les investisseurs internationaux. Dans un contexte où la compétitivité mondiale s’intensifie, cette perte d’attractivité souligne la nécessité pour l’Europe de repenser urgemment son cadre économique et fiscal.
Une réponse
Un recul modeste probablement moindre que ceux qui surviendront les prochaines années si nous restons sur une voie qui n’a plus rien de royale.
Dixit André Malraux.