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mercredi 19 novembre 2025

Samuel Paty, martyr de la liberté

Temps de lecture : 2 minutes

C’était il y a cinq ans. Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, a été décapité par un terroriste islamiste à Conflans-Saint-Honorine, dans les Yvelines. Dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression, il a montré des caricatures de Mahomet issues du journal satirique Charlie Hebdo. Le professeur a eu la délicatesse de prévenir ceux qui auraient été susceptibles d’être heurtés et de leur dire qu’ils pouvaient quitter la salle momentanément s’ils le souhaitaient. Calomnié par une élève absente lors du cours, abandonné par ses propres collègues et par l’administration de l’Éducation nationale, il n’a pas reçu la protection dont il avait besoin. Les mécanismes de la fatwa étaient déjà enclenchés par des islamistes locaux qui réclamaient des sanctions à son égard, persuadés d’être victimes d’une discrimination du fait de leur religion. Quant aux services de renseignement, ils ont, pour une raison mystérieuse, sous-estimé la menace qui pesait sur lui. Terriblement isolé, Samuel Paty a eu le courage de continuer de faire cours jusqu’à son assassinat, armé d’un marteau en cas d’agression sur la route vers son établissement.

À Conflans, des imams ont dénoncé les islamistes et leur stratégie de victimisation. Ils ont également appelé les musulmans de France à se réveiller et à prier pour Samuel Paty. Mais dans d’autres pays comme le Bangladesh, des dizaines de milliers de personnes ont protesté contre la défense de la « liberté de caricaturer » (et donc de la liberté d’expression) par Emmanuel Macron. Des portraits du président ont été brûlés dans ce pays, où l’islam est la religion d’État, mais aussi en Syrie, à Gaza, en Libye, en Cisjordanie, au Yémen. Au lieu de condamner l’assassinat, l’Algérie et la Tchétchénie ont joué la carte de la victimisation, dénonçant une « campagne virulente » contre l’islam et justifiant le terrorisme. Ces réactions de pays musulmans montrent bien qu’il existe une incompatibilité culturelle profonde entre une certaine conception de l’islam et les valeurs occidentales.

Aujourd’hui, Mickaëlle Paty continue de faire vivre la mémoire de son frère, à rendre hommage à son intégrité de professeur et à dénoncer les erreurs commises par nos institutions. Pour elle, « tout a changé et rien n’a changé à la fois. » Le meurtre de Samuel Paty « a libéré une violence envers l’école ». Les faits lui auront donné raison : trois ans et trois jours plus tard, Dominique Bernard, professeur de français à Arras, sera lui aussi victime du fanatisme islamiste.

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4 réponses

  1. c’est une horreur comme l’assassinat de l’officier medecin Marseille Alban Gervaise égorgé devant ses 2 enfants merci de ne pas oublier

  2. Essayons de soutenir en France ceux qui dénoncent la lâcheté de ce genre d’actes, quelle que soit leur religion, plutôt que ceux qui, par exemple, en condamnent les auteurs sur la base de leur religion tout en leur reconnaissant du courage. Il semble y avoir une corrélation ente la religiosité et à l’autoritarisme qui a vite fait à la fois de passer à l’acte barbare et à la victimisation… ce n’est en réalité pas contradictoire, le passage à l’acte étant lié à des injonctions contradictoires jugées insupportables. Sans minimiser une corrélation plus particulière avec l’islam, qui peut désormais être brandi même par des gens qui le découvrent seulement quelques heures avant leur passage à l’acte, il est important de remarquer une montée générale de l’agressivité liée à la multiplication d’injonctions paradoxales, où un pseudo-fondamentalisme religieux permet la rigidification des postures sur les injonctions traditionnelles et renforce les paniques morales liées à l’émergence de nouvelles injonctions. Même à un niveau plus raisonnable, le plus dur des affrontements idéologiques a lieu entre les néo-conformistes et les paléo-conformistes, chaque camp brandissant de manière surprenante une revendication d’anticonformisme. Les religions sont toutes en train de se « militariser » à mesure que ce que nous avons pris pour des invariants s’avèrent historique, à mesure que nous n’arrivons plus à croire en la promesse de Fin de l’Histoire (ou en autre chose)… mais d’autres drapeaux laïques se lèvent aussi avec un temps de retard. Il y a des chances pour qu’une partie de plus en plus grande partie de la population se sente scandalisée, déchirée et trahie. Il y a des gens courageux et intègres comme Samuel Pathy qui essaieront de résister, mais par un certain nombre de gens, ils seront les premiers visés par la réduction de tout enjeu au triangle dramatique.

  3. On sait bien tout ce que vous rappelez de ces horreurs. Mais quelles mesures ont elles été prises pour nous débarrasser des extrémistes musulmans ?

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