La Sécurité sociale fête ses 80 ans. Après la proposition d’une Sécurité sociale de l’alimentation, voilà celle d’une « Sécurité sociale de la mort », portée par des associations d’extrême gauche et relayée par les inévitables Insoumis.
Le Parisien (12 octobre 2025) livre un entretien avec Alban Beaudouin, membre du « Collectif pour une Sécurité sociale de la mort ». Selon ce dernier, « il faut étendre la Sécu à la question funéraire. Comme pour les frais médicaux, on plaide pour un remboursement par prestation ». « Il s’agit, ajoute-t-il, de conventionner les sociétés funéraires avec la Sécu. Fini (sic) les objectifs de rentabilité ! ».
La consultation du site de ce « Collectif », écriture inclusive à l’appui, est instructive. Il « propose le remboursement automatique des frais liés aux obsèques pour l’ensemble des décès sur le territoire ». Il ne parle pas de gratuité, mais il donne sans détour les clefs du financement : « une cotisation du salaire brut de 0,27 % », la précision du chiffre étant sans doute un gage de sérieux de la proposition… Il y aurait la mise en place d’un « congé deuil » ; « l’accès à des collèges funéraires », à savoir des « collèges départementaux de la Sécurité sociale de la mort » (aucune bureaucratie à craindre par conséquent !) ; un conventionnement des entreprises ; un paiement direct des agents funéraires par la Sécurité sociale. Autrement dit, une proposition hypocrite de socialisation du secteur qui mettrait à bas toutes les entreprises privées.
Nous passerons sur la « Déclaration des droits des mort.e.s, des endeuillé.e.s et des agent.e.s funéraires » qui se trouve sur le site, un texte qui accumule les droits-créances.
Le « Collectif pour une Sécurité sociale de la mort » a pour partenaire le « Réseau Salariat ». Le site de ce dernier vaut lui aussi le détour : il soutient une « pensée révolutionnaire orientée vers l’appropriation collective des moyens de production et l’octroi d’un salaire à vie » ! Ces néo-communistes se prononcent « contre le capitalisme, le marché du travail et la propriété à but lucratif », rien que cela !
Les Insoumis ne pouvaient rester indifférents à la Sécurité sociale de la mort. En 2020, leurs députés avaient déjà déposé une proposition de loi (n° 2860, 28 avril 2020) « visant à la gratuité des frais funéraires pour les personnes décédées du Covid-19 ». Aujourd’hui, le groupe LFI à l’Assemblée propose de créer une nouvelle branche de la Sécurité sociale pour prendre en charge les frais d’obsèques et de deuil. En première ligne se trouve le député Hadrien Clouet. Celui-ci veut « socialiser le secteur pour l’intégrer à la Sécurité sociale » (X, 1er octobre 2025). Dans l’article précité du Parisien, il parle d’une « cotisation de 0,3 % (de quoi ?) pour que l’on n’ait pas à débourser 4.000 ou 5.000 euros d’un coup au moment des funérailles ». C’est donc une sorte d’assurance obsèques, mais prise en charge par l’État grâce aux fonds des entreprises et sur le dos des salariés (pardon : salarié.e.s)…
La Sécurité sociale étant moribonde malgré le « pognon de dingue » qu’on y met, il serait plutôt temps de privatiser et de mettre en concurrence.
3 réponses
Le prix d’un mort peut varier entre 800 € pour une crémation jusqu’à 15 000 € pour un enterrement de luxe avec cercueil en chêne, transport du corps vers un cimetière lointain et tombe de marbre importé plus options diverses comme la cérémonie religieuse. J’imagine déjà l’usine à gaz administrative pour gérer cela, plus la floraison de mutuelles complémentaires diverses pour rembourser les extras. Si le service public est aussi rapide et efficace que la justice, ne comptez pas enterrer votre mort avant quelques mois.
Bah oui, la Sécu finance les frais funéraires et ensuite l’Etat prélève 60% de « droits » de succession.
La sécurité est au plus bas d’après les dires, les médicaments de moins en moins remboursés ainsi que les prestations et ils veulent rembourser la mort. Il est préférable d’être remboursé de son vivant d’autant plus qu’il y a des assurances vie pour palier à ça. Il faut arrêter de prendre les gens pour des ignares.