Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2026, l’Assemblée nationale a adopté dans la nuit du mardi 28 octobre un amendement proposé par plusieurs députés Ensemble pour la République, qui alourdit la fiscalité sur les grandes plateformes numériques. L’amendement n° I-655 double le taux de la taxe dite taxe « GAFAM », qui s’applique au chiffre d’affaires et passe de 3 à 6 % (un précédent amendement adopté en commission des finances, mais finalement abandonné, prévoyait de le multiplier par 5 !). Il relève par ailleurs le seuil de taxation au niveau mondial de 750 millions à 2 milliards d’euros. Nous l’avons déjà écrit : cette taxe censée « remédier à l’inégalité fiscale entre les entreprises du numérique, souvent étrangères, et les acteurs économiques soumis à l’impôt sur le territoire » sera répercutée sur les consommateurs. Ainsi que sur les entreprises qui travaillent avec les GAFAM, ces géants qui génèrent plus de 30 000 emplois directs en France.
Rappelons que GAFAM est l’acronyme des stars américaines du Web : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, qui dominent le marché du numérique. Nos élus qui, depuis plusieurs jours, sont frappés par une épidémie de taxes et d’impôts, préfèrent alourdir la fiscalité qui pèsent sur elles plutôt que de créer des conditions qui encourageraient le développement de « Gafam français » (et européens). D’une part, la taxation va effrayer les investisseurs étrangers, d’autre part, elle donnera lieu à des rétorsions de la part des Américains. Le Comité des voies et moyens de la Chambre (le principal comité de rédaction des lois fiscales de la Chambre des représentants des États-Unis) l’a déjà dénoncée : « L’augmentation de la TSN proposée par la France constituerait une attaque injustifiée contre les entreprises numériques américaines et ne laisserait d’autre choix au Congrès américain et à l’administration Trump que de prendre des mesures de rétorsion énergiques. Les républicains du Congrès ont toujours été catégoriques : nous n’accepterons pas que la France, ni aucun autre pays d’ailleurs, impose des taxes discriminatoires aux entreprises américaines. »
Sachant la facilité avec laquelle Trump dégaine les hausses de droits de douane, on peut en effet s’attendre à des rétorsions commerciales rapides. Avec des conséquences que même un lycéen de terminale Eco connaît mais que, visiblement, les députés macronistes ignorent : finalement, ce sont aussi les entreprises françaises qui subiront les dommages collatéraux de cette taxe.
4 réponses
qui paye au final : le consommateur
Sauf qu’en définitive ils vont bien sûr répercuter cette hausse sur les prix et qui va payer en définitive selon vous? Nicolas ! Le FN est décevant, bien comme la gauche.
La plupart des élus sont comme la plupart de leurs électeurs : ignares en économie, incapables d’imaginer les conséquences, aveuglés de morale ou d’idéologie, ennemis de l’innovation (sauf di elle est fiscale). Ce pays mériterait presque de couler.
Décidément nous avons des élites suprêmement intelligentes : taxer ce qu’on ne sait pas faire…voilà qui nous fait avancer