Dans la suite de ce qui ressemble de plus en plus à une mauvaise comédie administrative, le cambriolage du Louvre continue de révéler l’étendue du délitement de l’État.
Comme la situation l’exigeait, Laurence des Cars, présidente du musée, a présenté sa démission. Emmanuel Macron, fidèle à son goût pour la verticalité sans responsabilité, la lui a refusée. Il lui aurait dit par téléphone qu’il n’était « pas question de freiner la dynamique de rénovation du musée » et qu’il serait « contre-productif de sacrifier quelqu’un maintenant, si ce n’est pas nécessaire ». Le président de la République est tellement obnubilé par l’idée de laisser une trace quelque part qu’il empêche les fonctionnaires d’assumer les conséquences de leur management. Quant à Rachida Dati, ministre de la Culture, elle a déclaré, en pleine dissonance cognitive, que les dispositifs de sécurité du musée n’ont pas été défaillants, mais qu’elle allait tout de même « diligenter une enquête administrative ». De son côté, la CGT plaide pour des effectifs et des investissements supplémentaires, mais à quoi pourraient-ils bien servir si les agents de sécurité se cachent à la vue des malfaiteurs ?
Récapitulons : une police incapable d’arriver à temps pour empêcher un vol en plein jour dans le musée d’art le plus visité au monde, des agents de sécurité qui ne sont pas formés à la protection des oeuvres, un préjudice estimé à 88 millions d’euros, un président de la République qui fait obstacle à la prise de responsabilités des fonctionnaires et qui salue la mobilisation des ministères, une ministre qui refuse de reconnaître les erreurs d’un établissement public sous sa tutelle et qui fait croire au public qu’il ferait bon de circuler, parce qu’il n’y a rien à voir… Sans oublier le fait que le musée a été fermé pendant trois jours au détriment de milliers de visiteurs du monde entier, alors qu’il aurait été très certainement suffisant de fermer uniquement la galerie concernée.
Le fait que le musée du Louvre puisse se faire braquer avec autant de facilité est déjà consternant. La réaction des responsables politiques l’est encore plus. À les écouter, ce n’est jamais leur faute ; ils ne se trompent jamais. Ils résument à eux seuls le mal français : un pouvoir exécutif plus prompt à se protéger qu’à assurer ses fonctions.
6 réponses
Le foutoir français dans toute sa splendeur… !
Alors, on doute encore que la politique soit devenue le refuge des imbéciles éloquents ?
Plein d’avantages, la notoriété, pas de responsabilités… le rêve !
OUI mais ils savent manier le verbe. Sinon ils auraient une autre occupation professionnelle. Posez vous la question quand vous les voyez, leur confieriez vous une PME ou un gros site industriel à gérer ???
Mission (im)possible, vu des braqués… Savoureux !
Les agents de sécurité peuvent avoir affaire à des cambrioleurs armés. Qu’ils le soient eux-mêmes ou pas, on peut imaginer les résultats…
Leur rôle était de mettre les visiteurs en sécurité. Il n’est pas douteux qu’il a été mûrement réfléchi « depuis toujours ». Mission accomplie.
LA devise de la ville de Paris est si je ne m’abuse : »Fluctuat nec mergitur » mais avec nos pieds nickelés la France est bien en train de boire la tasse.