À partir du 20 novembre 2026, le découvert bancaire sera bien plus encadré. Ce changement, imposé par la transposition en France de la directive européenne du 18 octobre 2023 via l’ordonnance 2025‑880, transforme un outil bancaire jusque-là presque automatique en produit encadré par la loi. Les banques devront désormais évaluer la solvabilité de chaque client avant d’accorder un découvert, vérifier ses revenus et ses dépenses, et présenter clairement les coûts, le taux annuel effectif global (TAEG) et les conditions de remboursement. Pour les montants en dessous de 200 euros, les contraintes resteront légères. Mais dès 201 euros, l’analyse sera plus approfondie et inclura, si nécessaire, la consultation des fichiers d’incidents de crédit. Les établissements devront conserver des justificatifs de cette évaluation : en cas de manquement, ils s’exposent à des sanctions pouvant aller de l’amende à l’annulation des intérêts. Cette réforme pourrait restreindre l’accès à ce dispositif pour de nombreux ménages, transformant une solution de trésorerie flexible en un crédit strictement encadré.
En principe, les banques savent déjà gérer leurs risques et c’est à elles de décider. Imposer un contrôle obligatoire ajoute des contraintes inutiles et réduit la flexibilité dont dépendent des millions de Français. Une étude menée par LesFurets en partenariat avec CSA Research montre que près de 22 % des ménages vivent à découvert chaque mois pour tenir jusqu’au salaire suivant, souvent autour du 16 du mois. Ce chiffre atteint 35 % chez les 25-34 ans, 29 % chez les 18-24 ans et 34 % chez les parents avec au moins un enfant de 15 ans. Ces découverts servent à équilibrer le budget, pas à dépenser plus. La nouvelle réglementation risque de limiter cet outil vital tout en créant des procédures supplémentaires pour les banques et leurs clients.
Cette nouvelle a rapidement suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. LFI dénonce le texte comme injuste, Clémence Guetté allant jusqu’à réclamer son abrogation sur X. Pourtant, Manon Aubry, députée européenne LFI, avait voté en faveur de la directive européenne d’octobre 2023, qui introduit ce durcissement. La cohérence n’est manifestement pas le point fort du discours politique chez LFI.
Pour Daniel Baal, président du Crédit Mutuel, cette mesure « compliquera la vie de nombreux ménages ». «Cela sera hélas nuisible à l’expérience client », ajoute-t-il sur LinkedIn. Si même un fervent opposant à l’ultralibéralisme se plaint d’un manque de liberté, ce constat en dit long sur les dangers d’une réglementation excessive…
7 réponses
En même temps ce n’est pas forcément une mauvaise idée du point de vue client. Si ca peux éviter de se mettre en surendettement ce serait bien
Les banques savent gérer le risque, c’est vrai, mais beaucoup de gens ne comprennent pas l’implication du découvert en terme de couts
Si le but était d’informer les clients sur les coûts, il suffisait d’obliger à un document de présentation claire de ces coûts, un peu sur le modèle de la fiche standardisée des assurances.
Les banques savent parfaitement gérer les risques en effet, pourquoi ajouter de la bureaucratie et surtout, in fine, empêcher cette fluctuation de trésorerie ?
Mais je pense que les banques ont déjà la parade car on trouve toujours la parade, ce sera certainement un crédit révolving rattaché au compte, avec le risque que le montant disponible soit au final plus élevé que ce qu’était le découvert, pour éviter de refaire de la paperasse si le besoin du client devait augmenter. Et un taux d’intérêt également plus élevé, c’est toujours plus élevé.
Les banques critiquaient les paiements étalés en plusieurs fois proposés par les magasins, elles voulaient récupérer cette manne, c’est chose faite car ces paiements étalés vont aussi passer à la trappe (mais on n’en a pas parlé il me semble).
La vraie question est : qu’est ce que l’UE vient faire dans cette histoire? Comme si les banques n’étaient pas capables de gérer cette question, ce qu’elles font très bien toutes seules avec leurs clients. Réponse : il s’agit pour elle d’augmenter son emprise sur tous les citoyens, en passant par dessus les nations. Elle commence par écraser les plus faibles, c’est plus facile. Une seule réponse possible, en fait : NON. Nous allons voir ici s’il subsiste un petit reste de souveraineté en France.
Venant de l’UE la directive ne pouvait être qu’un tracas supplémentaire et naturellement, ce n’est pas le gouvernement français qui va chercher à s’exonérer de cette nouvelle obligation. Charles de Gaulle disait : « Les Français sont des veaux ». C’est toujours d’actualité.
seule le loyer 50 % EDF ET GDF 35% ainsi que toute les charges d’ un ménage .je suis à découvert tout les mois 700 euros .le coût de la vie exorbitant .les revenu qui ont jamais été augmenter depuis 2017 pour vivre de nos jours il faut 2000 euros ..les banque la machine tourne essentiellement grâce à nous .à savoir les revenus verser sur les compte autrefois .huit jours avant de recevoir les fond ..les actionnaires ont bien profitez ..tout nos dirigeants et fonctionnaire qui ont piller toute les caisses de l’ état !!!!!!!!
Encore une immixtion de l’UE complètement farfelue. La Commissioin s’arroge des droits qui sont hors de ses compétences… et on se laisse faire au lieu de résister. Les gestions de découverts se font très bien comme actuellement, et souvent les conseillers bancaires font leur travail admirablement. Qu’on continue comme cela, peut-être en demandant de resserrer un peu les vis pour ne pas aboutir à des surendettements, c’est tout !
Quand les gens vont voir l’usine à gaz à laquelle on va aboutir, ce sera une vraie révolution dans la rue !
Excellente analyse. À la lecture de cet article, c’est ce qui s’est imposé à moi directement. Un peu plus de main mise/contrôle de l’État von der leyen…