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dimanche 9 novembre 2025

Près de 40% des entreprises sont économiquement inactives

Temps de lecture : 2 minutes

Nos dirigeants se gargarisent souvent de la vitalité de l’entreprenariat dans notre pays. Régulièrement, la croissance du nombre de créations d’entreprises est mise en avant. En 2024, on se réjouissait que plus de 1,1 million d’entreprises aient été créées, soit 59 700 de plus qu’en 2023. En août 2025, l’Insee notait une « accélération des créations d’entreprises », avec le dépassement du seuil des 100 000 créations mensuelles (102 961 précisément) pour la première fois depuis l’an 2000. En août 2009, il n’y a eu qu’un peu plus de 51 000 créations. En 16 ans, nous avons donc connu un doublement des créations d’entreprises. Mais derrière des chiffres mirobolants, il y a la réalité.

Un article récent de l’Insee s’intéresse aux entreprises économiquement actives, c’est-à-dire, pour faire simple, réalisant un chiffre d’affaires dans l’année étudiée. Se basant sur des données de 2022, l’organisme a pu recenser 8,9 millions d’entreprises dont 5,5 millions économiquement actives. Cela signifie que plus de 38% des entreprises immatriculées au répertoire Sirene (Système national d’identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements) sont inactives.

Osons une interprétation : s’il y a autant d’entreprises fantômes en France, c’est parce qu’il existe trop d’aides à la création. Dans une interview au magazine en ligne Business Times, la ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des PME et de l’Économie sociale et solidaire, Véronique Louwagie, explique que l’accompagnement des primo-entrepreneurs est une priorité de l’État : financement de programmes pour des publics spécifiques comme les jeunes, les femmes et les habitants des quartiers prioritaires ; aides au financement comme les microcrédits (via l’ADIE), les prêts d’honneur ou encore les aides à l’innovation de Bpifrance ; fonds de soutien au commerce rural, soutien aux tiers-lieux, valorisation des métiers artisanaux, aides spécifiques pour l’outre-mer.

Toutes ces aides dopent assurément la création d’entreprises… qui ne sont pas toutes durables. Comme Contrepoints l’a récemment souligné, moins de trois micro-entrepreneurs sur dix – micro-entrepreneurs qui représentent 65% des créateurs d’entreprises – sont encore actifs cinq ans après leur lancement.

La suppression des aides aux entreprises couplée à la baisse des impôts et des charges permettrait d’économiser des milliards d’euros et de limiter les créations d’entreprises non viables.

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2 réponses

  1. L’État est expert dans l’art de pondre de faux emplois et de fausses entreprises pour enjoliver ses statistiques.

  2. en plus de ce qui est cité à juste titre dans cet article sur l’effet des aides, il existe aussi des sociétés avec chiffre d’affaire mais sans employés ni salaires qui ,sont créées pour répondre à une obligation réglementaire.
    Ainsi pour commercialiser une construction neuve il est obligatoire de créer une SCI de construction vente (SCICV) pour chaque opération afin de « protéger les acheteurs »; c’est une société hybride, commerciale pour l’impôt mais civile pour que le gérant soit personnellement responsable sur son patrimoine vis à vis des acquéreurs!
    Résultat: le promoteur crée autant de SCI que d’immeubles à construire et les fait détenir par des SARL au capital minimum pour arrêter la chaîne de responsabilité, SARL elle mêmes détenues par la société opérationnelle. Ces sociétés intermédiaires ont un chiffre d’affaire mais ne créent aucun emploi.

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