À la commission des finances, nos députés ont décidé non pas d’assainir les comptes publics, mais d’empiler les propositions les plus démagogiques possibles. Après des heures de débats nocturnes – et comme chacun sait, rien de bon ne sort d’un amendement rédigé à deux heures du matin – ils se sont prononcés sur des amendements qui résument bien l’état d’esprit qui règne dans notre pays : taxer et redistribuer sans jamais remettre en question le train de vie de l’État.
Ils ont ainsi voté le retour de l’exit tax, un impôt sur les plus-values latentes des contribuables qui quittent la France, introduit par Nicolas Sarkozy en 2011. Révisé en 2018 par Emmanuel Macron, il a été proposé par le NFP dans sa version antérieure. L’amendement réintroduit le délai minimal de quinze ans pour bénéficier d’un dégrèvement, au lieu de deux ans actuellement. Il a été adopté grâce au soutien d’une partie des Républicains et du RN (pour ceux qui en doutaient encore, la droite française est bien socialiste). Que faut-il en déduire ? Que nos députés considèrent qu’il vaut mieux ponctionner le capital plutôt que de le laisser circuler librement.
Ensuite, une TVA de 33 % sur le luxe contre 20 % actuellement, comme si l’industrie qui fait rayonner la France à l’international devait être punie de son succès. Les entreprises du secteur, qui emploient plus d’un million de personnes et représentent près de 12 % des exportations françaises, sont traitées comme des boucs émissaires. L’amendement, proposé par LFI, a finalement été rejeté. Il était d’ailleurs en contradiction avec l’engagement des États membres de l’UE sur un taux de TVA maximal de 25 %.
L’inspiration ne s’arrête pas là. Nous sommes très étonnés par la proposition du député LR Philippe Juvin d’offrir des logements HLM à leurs occupants, sous certaines conditions. Le risque est grand de faire de la propriété privée un automatisme garanti par l’État (et donc financé par les contribuables). Cela revient également à rompre avec l’idée selon laquelle le logement social devrait être temporaire. De même, cela accentuerait davantage la concurrence déloyale du parc social vis-à-vis du parc privé. L’amendement a été rejeté, mais a été soutenu par Renaissance et le RN.
Enfin, les députés socialistes ont proposé de conditionner l’exonération des plus-values immobilières à une durée minimale de détention de cinq ans. Autrement dit, taxer plus ceux qui veulent vite revendre leur résidence principale au nom de la lutte contre la « spéculation ». Or, cette mesure ignore complètement le fonctionnement du marché libre : la mobilité résidentielle est déjà entravée par le poids de la fiscalité et des normes. L’amendement détruit ce qui encourage encore l’investissement immobilier.
Pas un mot sur la baisse des dépenses publiques, sur la simplification de la fiscalité, sur la protection de la propriété privée, sur la compétitivité des entreprises. La dette publique dépasse 3 300 milliards d’euros (114 % du PIB), la France est championne des prélèvements obligatoires au sein de l’UE, les services publics sont dans un piètre état, mais le réflexe pavlovien reste le même : taxer les riches, subventionner les autres et ignorer les effets de ces politiques sur l’investissement, la croissance et l’emploi.
8 réponses
Je doute que l’amendement Juvin, s’il passait, rencontrerait à terme un grand succès. Qui, profitant depuis des années d’un loyer modéré, voudrait soudain « bénéficier » d’une lourde taxe foncière, de charges de copropriété et d’entretien pesantes et en augmentation constantes et des soucis afférents…? Alors qu’il est si simple et avantageux de profiter à vie du faible loyer de son confortable HLM (parfois en centre ville comme à Paris) quitte à s’offrir une petite résidence secondaire pour parfois prendre l’air….
plus value résidence principale, stupide car avec pratiquement 12% de charges (Notaire et agence immobilière) il faut déjà un certain temps pour se remettre à niveau avant de revendre. Les députés sont bien des épiciers non comptables.
Amendement Juvin: 20 ans pour être propriétaire alors que celui qui n’a pas droit au logement social (juste au dessus) va emprunter pendant 25 ans ce qui lui coutera fort cher.
Il serait temps que les députés s’installent le gaz à tous les étages.
Merci Élodie de votre article. L’incapable ne sait que taxer. Il n’a jamais créer la moindre richesse et vit au crochets du secteur privé de plus en plus étouffé par les dépenses publiques qu’il supporte seul (70 % du PIB contre 30 % sous le Président Pompidou).
Mais la grande majorité des Français est depuis des dizaines d’années socialiste. Cette majorité n’a toujours pas compris que seule la création de richesse permettait le mieux vivre. Tout est pensé chez eux pour organiser la faillite.. !?
Les socialistes ne comprendront jamais rien. Dès lors, la France ne pourra pas se redresser.
Pour réduire le déficit il faudra revenir en arrière sur certains avantages, ceci n’est pas populaire . Il ne faut pas s’attendre à des initiatives dans ce domaine avant des élections. Malheureusement ceci ne pourra se faire que sous une contrainte extérieure (marchés financiers, BCE) donc pas tout de suite.
Pas besoin d’agiter les mauvaises nouvelles, le contre-budget de Sarah Knafo n’en a pas ! Sa progression rapide dans le baromètre Ifop de septembre, sa position de 3è en « excellentes opinions » et son plus faible taux de rejet de toute la classe politique prouvent que les gens commencent à retrouver la raison, à comprendre qu’ils doivent s’informer par eux-mêmes, et qu’il y a des évidences à mettre en oeuvre avant de vouloir, encore, leur faire les poches.
Vivement les prochaines élections en effet.
Wauquiez et ses acolytes sont près à tout pour s’allier aux macro socialistes et garder Macron à l’Elysee. La soupe est bonne
En fait on est gouverné par des socialistes. Miterrand a bien fait le boulot et ils sont à tous les postes clés et continuent de faire la pluie et le beau temps dans un pays à majorité… de droite …. Et une droite qui fait une politique aussi de gauche pour qu’on aille plus vite dans le mur…. Et le pire c’est qu’il n’y a aucune restriction des dépenses : d’abord celles des politiques qui sont gabegie absolues et honteuse et ensuite toute les distributions d’aides qu’il faut arrêter de toute urgence (aides aux étrangers, aides aux pays étrangers comme l’algerie et tant d’autres, et aides associations qui aident à nous couler …) quand pourr t on nous présenter un budget sans compromissions et qui tienne la route pour progressivement redresser la barre comme en Italie ou au Portugal ? C’est possible Sara’s Knafo et P. De Villier l’ont bien montré ….
Très bon commentaire. Merci Patricia.