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mardi 18 novembre 2025

Joseph Stiglitz chante les louanges de la « taxe Zucman », stimulatrice de croissance mais bloquée par « l’oligarchie » !

Temps de lecture : 2 minutes

Les médias et les hommes politiques français apprécient tellement les économistes de gauche qu’on en vient à se demander si, lorsqu’ils sont étrangers, ils ne sont pas mieux traités ici que dans leur propre pays. A preuve Joseph Stiglitz, le « prix Nobel d’économie » en 2001 auquel Nicolas Sarkozy avait cru devoir confier sept ans plus tard une mission de réflexion sur les indicateurs de richesse.

Depuis lors, Joseph Stiglitz se prononce sur tous les sujets et il n’a pas manqué, dans une tribune cosignée avec six autres « prix Nobel d’économie » le 7 juillet dans Le Monde, de se prononcer en faveur de la « taxe Zucman ».

Le « prix Nobel d’économie » fait plus de la politique que de l’économie et en plus il oublie le droit !

Il vient d’accorder un long entretien à Libération (11-12 octobre 2025) largement consacré à cette prodigieuse réforme. Il part de l’idée, que l’on qualifiera gentiment de contestable, selon laquelle « les inégalités de richesse ont explosé ». Bien entendu, il s’agit d’un fléau et les solutions sont rapides à trouver. Pour remédier aux difficultés financières de la France, il n’existe que deux remèdes : « combler les failles qui permettent à des personnes qui devraient payer des impôts de ne pas le faire » ; « taxer ceux qui sont le plus à même de payer, ceux dont la capacité contributive est la plus élevée ». Nos lecteurs auront immédiatement relevé que pour notre génie américain, une réduction des dépenses publiques n’était même pas envisagée !

La « taxe Zucman » peut être mise en œuvre selon lui. Il suffit de régler deux ou trois « détails ». D’une part, la liquidité n’est pas un réel problème. En effet, il suffira pour les ultra-riches de se faire prêter de l’argent par une banque ou bien de céder une partie de leur patrimoine au « fonds souverain national » ! D’autre part, l’évaluation des actions non cotées sera faite par le contribuable lui-même, mais l’État aura le droit d’acheter le bien à la valeur déclarée, « augmentée peut-être d’environ 5 % ». Enfin, il faudrait une « exit tax » forte. On pourrait prévoir des cautions d’assurance ou des « actifs physiques » qui ne pourraient pas quitter le territoire. Au-delà de la question de la faisabilité de la « taxe Zucman », il ne vient pas à l’esprit de notre prix Nobel que ce type d’imposition serait une spoliation et que, par conséquent, il pose un problème fondamental de respect des droits de l’homme. Mais, comme l’écrivait Hayek, un économiste qui n’est qu’économiste n’est pas un bon économiste…

Par ailleurs, Joseph Stiglitz considère que si la « taxe Zucman » n’a pas été adoptée, c’est parce que les « oligarques », « créés » (sic) par la France, l’ont bloquée. Une interprétation qui fleure bon le complotisme.

Enfin, l’ancien économiste en chef de la Banque mondiale ne voit bien évidemment pas la situation budgétaire comme si grave que cela. « L’alternative » -pour stimuler la croissance afin d’accroître les recettes- à « l’austérité », « toujours une mauvaise solution », c’est… la « taxe Zucman » ! Un impôt donc pour stimuler la croissance, au surplus dans le pays le plus fiscalisé de l’univers, il fallait y penser ! Joseph Stiglitz reconnaît tout de même que la nouvelle taxe -qui, rappelons-le, rapporterait selon son concepteur de 15 à 25 milliards d’euros, une estimation vague, mise en doute par des économistes de gauche qui ne croient qu’à quelques milliards, et encore la première année avant que la base taxable ne s’évanouisse !- ne résorberait pas tout le déficit. Il fallait être prix Nobel pour faire les calculs !

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7 réponses

  1. Ce genre de positions va à relativiser la valeur des prix Nobel d’économie.
    Il faudrait savoir comment Stiglitz est reconnu et écouté dans son propre pays.

  2. Ce n’est pas un prix Nobel, seulement un tardif prix de la Banque de Suède à la mémoire d’Alfred Nobel. La qualité des lauréats va du génial au consternant.

  3. Ces esprits confus atteignent les limites de leur intelligence en proposant comme solution aux gaspillages … de taxer encore plus.
    Fabuleux, quels grands esprits, la gauche qui s’étouffe en louanges demontre ainsi toute l’imbécilité et les limites de sa « pensée » !

  4. La taxe Zucman serait une spoliation des plus riches mais surtout pour l’ensemble des français. Taxer le patrimoine professionnel revient à détruire des emplois. Et nous n’avons pas parler du patrimoine culturel de ceux-ci Bernard Arnaud possédant un musée. Je suis plus gênée par le faible apport sociétal de certaines entreprises que par les ultra-riches. On ne peut pas mettre LVMH et Shein dans le même panier fiscal

  5. Incapable de raisonner pour envisager la seconde étape : une fois que le fonds souverain national – ie l’Etat – aura récupéré une partie du patrimoine des ultra-riches – ie des actions de leur entreprise – l’Etat n’aura pas plus de liquidités pour financer ses dépenses courantes ; dès lors il devra vendre ces actions. A qui ces actions seront-elles vendues ? A des investisseurs français qui seront à leur tour sujets à la taxe Zucman ?

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