Dans le cadre de la grande rivalité pour l’accès aux métaux précieux indispensables aux industries de hautes technologies et militaires, la Chine a poussé ses feux, jeudi. Pékin a annoncé, avec effet immédiat, de nouveaux contrôles sur les exportations de technologies liées à l’extraction de terres rares, renforçant sa réglementation dans ce secteur au cœur de tensions avec Washington, mais aussi Bruxelles.
Le géant asiatique est le premier producteur mondial de ces matériaux essentiels pour le numérique, l’automobile, l’énergie ou encore l’armement. Depuis avril, il a instauré un système de licences pour certaines exportations de ces terres rares.
Cette nouvelle réglementation, qui s’applique de manière immédiate, concerne les technologies utilisées pour « l’assemblage, le réglage, la maintenance, la réparation et la mise à niveau des lignes de production », a-t-il ajouté. Des restrictions extra-territoriales seront également imposées à des entités exportant des articles produits à partir de terres rares chinoises ou de technologies chinoises liées aux terres rares, a précisé le ministère dans un communiqué distinct. Dans un bilan de 2024, l’US Geological Survey évaluait à 110 millions de tonnes les réserves mondiales, dont plus du tiers, 44 millions de tonnes, seraient situées en Chine. Le terme de « terre rare », en fait pas si rare que cela puisque certains de ces métaux sont plus abondants que le cuivre, désigne des minéraux critiques, notamment une famille d’une vingtaine aux noms aussi incongrus que scandium, yttrium, ou du groupe des lanthanides aux propriétés voisines indispensables pour produire des aimants, puces, ou composants militaires, dont l’extraction est coûteuse en main d’œuvres et surtout très polluantes. La Chine a concentré jusqu’à 90 % de la production annuelle mondiale de ces métaux, avant que certaines mines occidentales, par exemple en Californie et Australie, ne rouvrent grâce à l’élaboration de techniques moins polluantes.