L’agence de notation Moody’s a confirmé la note souveraine de la France à Aa3 (grâce à une « puissance économique significative »), tout en faisant passer la perspective de stable à négative. Plus patiente que Fitch et Standard & Poor’s, qui ont récemment abaissé la note française à A+, Moody’s met toutefois en garde la politique française contre l’incapacité persistante de son appareil législatif à contrôler le déficit public et à adopter des réformes structurelles, telles que la réforme des retraites de 2023. « Bien qu’initialement modérés, les coûts budgétaires de la pause dans le relèvement prévu de l’âge minimum de la retraite et de la période minimale de cotisation augmenteraient et deviendraient importants en quelques années. », selon Moody’s.
Moody’s insiste : « En l’absence de budgets qui permettraient de contenir les dépenses ou d’augmenter les recettes, les déficits de la France resteraient plus importants plus longtemps que nous ne le prévoyons actuellement. ». Et en effet, alors que notre ministre de l’Economie, Roland Lescure, nous rappelle que l’objectif de déficit de la France est de 5,4 % du PIB en 2025 et qu’il vise à le ramener sous 3 % en 2029, le FMI n’est pas de cet avis. En 2026, le Fonds monétaire international estime que le déficit s’élèvera à 5,8 % du PIB et qu’il atteindra 6,3 % du PIB en 2029 et 2030, mettant en lumière une perte de crédibilité française qu’il est urgent d’enrayer.
Moody’s met également en exergue le fait que « les finances publiques françaises sont déjà mises à rude épreuve par des pressions structurelles à long terme sur les dépenses découlant des paiements d’intérêts ». En septembre, Contrepoints rappelait que le rendement de l’emprunt français à dix ans avait brièvement dépassé 3,48 %, un niveau supérieur à celui des bons du Trésor italiens (situation inédite depuis le début du siècle), illustrant la fragilité croissante de la dette hexagonale sur les marchés.
Roland Lescure dit avoir « pris acte » de la décision de Moody’s dans un communiqué. Il a rappelé que cette décision souligne l’absolue nécessité de construire un compromis budgétaire collectif. Mais, au-delà des déclarations politiques, sans une réorientation vers la création de valeur, plutôt que la redistribution par un allègement des taxes et des impôts (que les principales forces politiques ne semblent pas prêtes à mettre en œuvre) et par une réduction réelle des dépenses publiques, la France restera prisonnière d’un modèle économique essoufflé, incapable de restaurer sa crédibilité financière.
3 réponses
Avec un ministre occupé pendant plus de sept années à contempler des renflements bruns et à écrire des bouquins de cul.
Avec un président de la commission des finances de l’assemblée nationale incapable de lire un bilan et de différencier chiffre d’affaires et résultat.
Avec des parlementaires occupés à légiférer sur des crétineries insondables comme celle d’imposer des toilettes non-mixtes sur les embarcations de moins de 12 m
Comment voulez-vous qu’on s’en sorte ?
Passer d’un PIB de 5,4% en 2025 à 3% en 2029 représente un baisse de 45% en 4 ans.
Ce ministre rêve ou se moque des français !
Le gouvernement se berce d’illusions et tente de nous endormir, je me demande si cela va tenir encore longtemps avant que le FMI se fâche.