Nos voisins d’Outre-Manche sont dans une panade budgétaire qui n’a pas grand-chose à envier à la nôtre. Certes, le niveau de dépenses publiques y est moindre, à 45 % du PIB contre 57 % en France, mais il a augmenté de cinq points depuis cinq ans et suit actuellement une dynamique qui laisse craindre une perte de contrôle. Ce alors que Londres ne peut tabler sur la croissance pour faire augmenter mécaniquement les rentrées fiscales, puisqu’elle a été abaissée récemment à 1% pour fin 2025. Le niveau élevé, de près de 5 %, des taux d’intérêts sur la dette britannique signe aussi une défiance croissance des investisseurs et tout signal selon lequel le gouvernement ne s’attaquerait pas sérieusement au déficit, qui a atteint un record depuis vingt ans, serait sanctionné par une hausse de la prime de risque pour détenir des obligations britanniques, avec effet boule de neige.
Du coup, la ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, a ouvert mardi la voie à des hausses d’impôts lors du prochain budget. « Si nous voulons construire ensemble l’avenir du Royaume-Uni, nous devrons tous contribuer à cet effort. Chacun de nous doit apporter sa part pour la sécurité du pays et pour un futur prometteur », a-t-elle déclaré lors d’un discours très inhabituel à trois semaines de la présentation du nouveau budget, le 26 novembre. Elle devra alors préciser ses projets en termes de hausse éventuelle de l’impôt sur le revenu, ou de la TVA, deux impôts que les travaillistes, au pouvoir depuis juillet 2024, s’étaient explicitement engagés à ne pas toucher dans leur programme. Elle prévoit aussi des coupes dans les dépenses publiques jugées drastiques par l’opposition, quoique ne dépassant pas 14 milliards de livres par an d’ici à la fin de la décennie, soit à peine 1 % du total des dépenses.
Mme Reeves, qui a déjà augmenté fortement les prélèvements cette année, en particulier pour les entreprises, tout en coupant les dépenses, est sous pression pour équilibrer les comptes publics. Au plus bas dans les sondages et contesté jusque dans son camp, le Premier ministre Keir Starmer joue lui aussi gros avec l’échéance du budget, au moment où le parti anti-immigration et pro-Brexit, Reform UK, caracole en tête des intentions de vote. Une performance d’autant plus troublante que l’extrême droite n’a quasiment jamais existé durant les trois siècles et demi d’existence de la monarchie parlementaire au Royaume-Uni. Le Labour risque de payer cher dans les sondages ce reniement de ses promesses.
2 réponses
« … panade budgétaire qui n’a pas grand-chose à envier à la nôtre »… Ce serait bien, un jour, de publier un tableau comparatif d’indicateurs, niveau d’endettement, niveau d’imposition, taux de chomage…
Information à vérifier .
C’est curieux ce besoin des politiciens européens de créer sans cesse des impôts …..
La dernière femme premier ministre au Royaume-Uni , une illustre inconnue qui est restée en poste environ un mois, perçoit à ce seul titre une indemnité mensuelle à vie de l’ordre de DIX MILLE LIVRES …
Pas besoin d’aller à Vegas pour gagner le gros lot , surtout sans prendre de risques !